Nous sommes à Paris, le jour du centenaire du 11 novembre 1918, devant l'Arc de triomphe, lieu de commémoration de l’armistice du 11 novembre depuis 1920. Au pied de l’arc de triomphe, se trouve la tombe du soldat inconnu inhumé en 1922 et lieu de commémoration de tous les « morts pour la France », une catégorie instituée en 1915 pour rendre hommage aux combattants français.
Au cours du xxe siècle, l’histoire du 11 novembre est une histoire nationale, objet de débats politiques et de clivage mémoriels entre les mouvements pacifistes mais aussi d'extrême droite et communistes. Durant la Seconde Guerre mondiale, la cérémonie du 11 novembre est intégrée au discours du régime de Vichy – par le biais des anciens combattants de la Grande Guerre défilant dans la Légion française des combattants – mais elle est également revendiquée par les mouvements de la Résistance, comme cela fut le cas, par exemple, lors du défilé des maquisards à Oyonnax le 11 novembre 1943.
Dans les années 1980-1990, la commémoration du 11 novembre revêt un caractère patrimonial consensuel qui s’inscrit dans les mémoires familiales. Elle est également intégrée à l’agenda de la construction européenne et organisée régulièrement comme un événement international. Cette dimension internationale est ici mise en scène lors de la commémoration du centenaire de l’armistice, comme le montre le grand nombre de drapeaux derrière la tribune officielle.
L’écran à gauche nous montre la photographie d’un soldat avec son chien. La présence de cette archive visuelle durant la cérémonie marque symboliquement la disparition des derniers soldats vivants, tous décédés : Lazarre Ponticelli, dernier « poilu » français et italien est mort en 2008. Le centenaire est donc un moment de bascule : avec la disparition de derniers témoins, il ne reste plus que les documents d’archives et les créations cinématographiques pour incarner la Grande Guerre.
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