La Ruka, terme issu de la langue des Mapuches ou Araucans – peuple amérindien du Chili et de l’Argentine – signifie maison, d’où la traduction espagnole dans la légende manuscrite par Casa. La Ruka est tout un symbole pour ce peuple qui contrairement aux Patagons auraient choisi de se sédentariser pour faire face à la domination espagnole. Ces constructions très vastes formées de poteaux de bois, recouvertes de paille et de diverses tiges, pour le toit comme pour l’isolation des murs, comportent une seule entrée à l’Est, dans le sens du lever du soleil. La forme traditionnelle de l’habitation est circulaire ou ovale. D’après les recherches actuelles de José Tomas Franco et d’Ivannia Goles Barrientos, la distribution intérieure des espaces de vie, non cloisonnés, s’articulent autour de la « cuisinière » (Kutralhue) qui fournit chaleur et lumière à l’ensemble du domicile, mais qui a également un rôle constructif. En effet, le fait de cuisiner au centre de la Ruka permet de répandre de la graisse sur les matières végétales des murs et du toit, ce qui isolerait l’habitation du froid tout en l’imperméabilisant. La suie se posant sur cette graisse joue quant à elle le rôle de désinfectant. La construction de la Ruka constitue un événement nommé « Rucan », il s’agit du rassemblement de la communauté pour participer à l’édification de l’habitation.
Grâce à l’album de la collection Georges Sirot (1898-1977) comportant un tirage similaire mais signé (Paris, BBF, département des Estampes et de la Photographie, PET FOL-OF-66, Recueil. Vues, types et mœurs d’Argentine et du Chili), il a été permis d’attribuer cette vue photographique à Obder W. Heffer (1860-1945), photographe américain s’étant installé à Santiago du Chili en 1886 où il ouvrit vers 1910 son studio Casa Heffer.
Informations
Ruka, Casa Araucana
non identifié