Le Baron von Stillfried ouvra vers 1871 son premier atelier photographique à Yokohama. S’associant avec Herman Andersen, leur société prit de 1874 à 1878 le nom de "Japan Photographic Association". Avec ce cliché pittoresque, les associés poursuivent l’entreprise initiée par Felice Beato, consistant à diffuser dans le monde occidental par l’intermédiaire des ports de commerce japonais, des vues charmantes de la vie quotidienne du Japon sous l’ère Meiji. Ici un jeune noble, un daimyō, dont la tenue se détache nettement de celle de ses servants, s’apprête à monter dans son morimono, l’équivalent japonais du palanquin, tandis que ses porteurs et gardes se tiennent à genoux au cours de son installation ; la chaise et son occupant seront ensuite portés sur les épaules de ces serviteurs. Alors que les tirages photographiques étaient usuellement peints pour rendre plus frappant encore l’exotisme des clichés, il peut sembler étonnant que les plaques de verre soient restées en noir et blanc, des artisans locaux étant presque toujours chargés de la colorisation des clichés vendus. Il semble par conséquent probable que Radiguet et Massiot réalisèrent leurs plaques photographiques à partir de tirages colorés, mais qu’ils ne souhaitèrent pas investir en France dans la reproduction des couleurs originales. L’image perd alors de son artisticité, mais sans doute ainsi atteint-elle plus aisément sa destination documentaire et ethnographique et sa visée reproductible.
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Seigneur japonais montant dans son palanquin
non identifié