Prise depuis les environs du pont de chemin de fer qui traverse la Moselle, cette photographie ne montre pas Liverdun depuis le sud, suivant la solution la plus courante, mais depuis l’est. Elle permet ainsi d’appréhender le caractère naturellement fortifié du site, posé sur un sommet que vient entourer sur trois côtés la rivière. Ces dispositions expliquent sans doute l’intérêt que lui portèrent les évêques de Toul, qui accordèrent à la fin du xiie siècle une charte de franchise aux habitants et résidèrent régulièrement dans la ville. Pierre de Brixey y fonda ainsi en 1184 une collégiale, l’église Saint-Euchaire, dont le clocher et la flèche sont visibles sur le côté droit du cliché.
Les défenses naturelles de la ville ont été complétées à plusieurs reprises par des fortifications supplémentaires, celles aujourd’hui en place devant beaucoup aux travaux réalisés après les destructions opérées en 1467 par les troupes du duc de Lorraine. La photographie permet ainsi de voir certaines des maçonneries ajoutées au sommet de la pente et d’en mesurer l’intérêt militaire.
Délaissée par les évêques aux xviie et xviiie siècles, la ville conserva une bonne part de son ancien bâti, qui suscita dans la première moitié du xixe un nouvel intérêt. C’est cet aspect patrimonial et pittoresque que s’attache à rendre la photographie, qui évite toute allusion au nouvel essor industriel que connut le site dans la seconde moitié du xixe siècle. Le pont de chemin de fer n’apparaît ainsi aucunement, la priorité étant ici clairement donnée à la vieille ville.
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Vue de Liverdun
non identifié