Port d’estuaire, Bordeaux se trouve à une centaine de kilomètres de l’océan. Jusqu’à la création de l’avant-port du Verdon, autorisée par une loi de 1910 et effective en 1933, tous les navires devaient donc s’engager dans la Gironde. À Bordeaux même, la Garonne n’avait encore été équipée à la fin du XIXe siècle de quais verticaux que sur une longueur d’un kilomètre cent sur la rive gauche, le reste n’étant formé que de cales inclinées. La place y manquait donc pour accueillir tous les bateaux, dont la charge ou le déchargement devaient encore se faire à dos d’homme, sur des passerelles traversant parfois d’autres embarcations.
Le cliché permet de percevoir l’activité qui y régnait en montrant de nombreuses embarcations, toutes à voile, Bordeaux ayant longtemps accueilli essentiellement des voiliers. Les plus grands sont sur la photographie arrêtés au large des quais, dont on distingue la partie s’étendant de part et d’autre de la place des Quinconces. Cette dernière, dont l’on aperçoit l’une des deux colonnes rostrales élevées en 1828, est visible à l’extrême gauche, tandis qu’à l’arrière-plan s’étendent les quais se développant vers le nord-est. Le cliché en donne une vue avant la construction en 1921-1925 de la Bourse maritime, dont l’emplacement n’était alors occupé que par un hangar. Plus loin, on ne retrouve également pas les flèches de l’église Saint-Louis-des-Chartons, élevée entre 1874 et 1881 par l’architecte Pierre-Charles Brun, fournissant ainsi un terminus ante quem pour la prise de cette photographie.
Informations
Bordeaux, le port
non identifié