Les deux attelages visibles au premier plan ne dissimulent pas les longues lignes que tracent les rangées d’arbres sur les côtés et, tout en donnant l’échelle de ces plantations, permettent donc de prendre mesure de l’ampleur de l’avenue du Prado : immense. Prolongeant l’axe de la rue de Rome puis tournant vers le sud-ouest, vers la mer, cette grande voie s’étend en effet sur trois kilomètres quatre cents, s’étale sur une largeur de soixante mètres dans la première section réalisée et, même si ses dimensions ont ensuite été revues à la baisse, a encore quarante-six mètres de large dans sa seconde partie. Porté à l’origine par une société privée créée en 1837, ce grand aménagement fut inauguré, pour sa première portion, en 1839. Le lotissement des parcelles voisines fut un échec puisque la faiblesse des ventes entraîna la faillite de la société immobilière du Prado, mais la ville y gagna une remarquable promenade.
Cette longue voie encadrée par des doubles rangées d’arbres apparaît sur le cliché équipée de rails. Ces installations disposées de chaque côté rappellent que la ville de Marseille avait reçu la concession, par décret du 19 septembre 1871, d’un « réseau de tramways à traction de chevaux à établir sur son territoire ». Cette traction hippomobile fut toutefois remplacée par la vapeur à la fin des années 1880, avant que l’électrification des lignes ne soit engagée dans la décennie suivante, comme l’illustrent les câbles que l’on aperçoit au premier plan, à mi-hauteur de la photographie.
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Marseille, perspective de la promenade du Prado
non identifié