Cette photographie montre les pavillons de la foire de Nijni-Novgorod qui s’est tenue pendant deux mois chaque été de 1816 à 1929 au point de rencontre de la Volga et de son affluent l’Oka. De multiples équipements temporaires étaient édifiés pour la foire, en particulier des ponts sur l’Oka et la Volga. Au premier plan, le pont inachevé surplombe l’Oka et indique que la photographie a été prise durant les préparatifs ou à la fin de la foire. A l’arrière-plan à gauche, on aperçoit la cathédrale de la Transfiguration. Les bâtiments de la foire ont aujourd’hui tous disparu à l’exception du pavillon principal (visible à l’arrière-plan sur la vue actuelle).
La foire de Nijni-Novgorod a succédé à celle de Makarievo, créée en 1641 et victime d’un grand incendie en 1816, elle a été l’un des évènements commerciaux annuels les plus importants de Russie de 1816 à son arrêt en 1929. La foire rassemblait de juillet à septembre de très nombreux commerçants provenant de nombreux pays.
L’immensité de la foire et le grand nombre de nationalités qui s’y croisaient ont frappé de nombreux visiteurs étrangers. Dans son récit de voyage consacré à Nijni-Novgorod, C. S. Iermolov débute par une description de la foire : « Contrairement à ce qui s’est passé pour la plupart des foires commerciales de l’Europe, celle de Nijni-Novgorod n’a rien perdu de son importance considérable. L’affluence est toujours énorme pendant les deux mois environ (juillet-septembre) qu’elle dure. Le marché intérieur, circonscrit par le fer à cheval du bazar monumental, quoique celui-ci puisse contenir 2.500 boutiques, ne suffit plus depuis longtemps aux installations des marchands russes, persans, arméniens, chinois, anglais, français, allemands, qui sont plus de 200.000 et font pour des centaines de millions d’affaires. Ils débordent dans la plaine où ils se répartissent dans 3.500 à 4.000 lavkas et balagars (magasins et échoppes) en allongeant chaque année le champ forain ».
En Europe occidentale, la foire a fait partie de l’imaginaire lié à la Russie et au voyage : dans le roman Michel Strogoff de Jules Verne, publié en 1876, le chapitre V débute par une description de la foire.

Informations
Nijni Novgorod, rue de Chine, la foire
non identifié