Cette photographie montre une rue de Shkodër en Albanie. A la fin du xixe siècle et au début du xxe siècle, la ville était couramment désignée par son nom italien Scutari, comme sur la légende de cette photographie.
Les photographies des pays des Balkans vendues par l’éditeur Radiguet et Massiot sont exceptionnellement accompagnées de courts commentaires dans le catalogue de vente numéro 104, à propos de cette photographie on peut y lire : « A Scutari, chaque maison est entourée d’un jardin clos de murs très élevés, on se battait il n’y a pas encore très longtemps de maison à maison ; on ne se bat plus mais chaque maison est restée une forteresse ». Les combats auxquels ce commentaire fait allusion ne sont pas identifiables avec certitude : il peut s’agir des révoltes qui ont éclaté contre l’occupation ottomane à partir de la fin du xixe siècle, ou de la première guerre balkanique (1912-1913) durant laquelle l’Albanie a proclamé son indépendance et la ville de Shkodër a été assiégée pendant 7 mois par les armées serbe et monténégrine.
L’évocation de l’histoire troublée de la ville de Shkodër semble avoir été l’utilisation principale de cette photographie, comme le suggèrent le commentaire dans le catalogue de vente de Radiguet et Massiot et la légende de la photographie qui insiste sur les « hauts murs » des maisons. Cependant, cette image a aussi pu être utilisée en tant que vue ethnographique : plusieurs hommes en costumes traditionnels y figurent, dont deux au premier plan qui peuvent être précisément détaillés.
Informations
A Scutari, rue bordée de hauts murs
non identifié