Le percement de la rue Nationale au travers de la ville de Tours, à la fin du xviiie siècle, fut suivi par la construction entre 1764 et 1777, sur le même axe, d’un pont franchissant la Loire. Si le fleuve lui-même n’apparaît que très discrètement à mi-hauteur du cliché, ce dernier montre au premier plan un des grands bancs de sable qui en jalonnent le cours. Le photographe s’étant placé sur la rive nord, on aperçoit de même à l’arrière-plan les parties hautes et les toitures de certains grands édifices qui dominent la ville au sud. Comme l’indique la légende portée sur la plaque de verre, le seul sujet est toutefois ici le pont, ouvrage monumental long de quatre cent quarante mètres. Des piles de près de cinq mètres d’épaisseur y portent quinze arches larges chacune d’un peu moins de vingt-cinq mètres. Comme le montre bien la photographie, ces supports sont en outre renforcés par des avant-becs formant une pointe. Dans l’axe de chacun d’entre eux est disposé, sur un support cannelé, une demi-sphère jadis à fleurs de lys.
Posé sur un fond mobile dans lequel furent plantés des pilotis de bois, le pont subit plusieurs accidents dans les années 1770 et 1780, les premiers étant survenus avant même qu’il soit achevé. Il fallut donc reconstruire au fur et à mesure plusieurs arches. De nouveaux problèmes survinrent au xixe siècle mais, dans l’ensemble, le pont était encore celui du xviiie siècle lorsque fut faite cette photographie, quelques années avant qu’il reçoive en 1918 le nom du président Wilson. Quatre arches ont depuis été rompues durant la Seconde Guerre mondiale, mais la plus importante destruction survint accidentellement 1978, date à laquelle six arches s’écroulèrent. Une restauration fut donc menée jusqu’en 1982 et, si l’aspect ancien a été globalement conservé, les arches ont été refaites en béton armé recouvert d’une couche de pierre de taille.
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Tours : perspective du pont
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