Etablie sur plateau qui se dresse presque à pic au-dessus de la Sarine, la ville de Fribourg, en Suisse, surplombe de cent cinquante mètres les eaux de cette rivière. La montagne située de l’autre côté en est donc séparée par une profonde vallée qui, en son point le plus étroit, a une largeur d’un peu plus de trois cents mètres. Pour donner à la ville une communication aisée avec celles qui se trouvent de ce côté, et notamment avec Berne, il fut régulièrement envisagé d’établir un pont mais les difficultés inhérentes à un tel projet entraînèrent à plusieurs reprises son report. Sollicité en janvier 1830, l’ingénieur français Joseph Chaley proposa de construire un pont suspendu à grande portée. On commença à y travailler en 1832 et, après une première ouverture le 23 août, il fut inauguré le 19 octobre 1834, deux mille personnes prenant alors place en même temps sur son tablier.
Ce pont ayant été conçu avec une seule travée, il est soutenu par des câbles suspenseurs qui sont portés par les deux portiques d’ordre dorique, hauts de vingt mètres, que l’on voit au premier plan et à l’arrière-plan du cliché. On distingue également, quelques mètres après ces constructions, les culées établies sur l’extrémité du rocher. Celles-ci dominent donc immédiatement l’à-pic, les terrasses établies sur le côté procurant de ce fait des vues plongeantes sur la vallée. Cette dernière n’est lisible sur le cliché que comme une zone de verdure, qui contraste avec les denses constructions de la ville visibles à l’arrière-plan et où l’on reconnaît notamment sur la droite la cathédrale Saint-Nicolas.
Le plus long pont suspendu du monde lors de sa construction, l’imposant ouvrage conçu par Joseph Chaley fut démoli en 1923 pour laisser place l’année suivante au pont de Zaehringen, qui est pour sa part porté par plusieurs arches maçonnées.

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Fribourg - Perspective du pont suspendu
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