Mycènes - Acropole - La porte des Lions

Au ii^e siècle de notre ère, Pausanias, dans le livre qu’il dédie à la Corinthie, signale le relief de la porte des lions de Mycènes. Ce grand bloc sculpté triangulaire est aujourd’hui encore célèbre et, depuis les premières explorations des vestiges de la cité antique au début du xix^e siècle, constitue une des œuvres les plus emblématiques de la civilisation mycénienne.
Le cliché en propose une vue relativement large, qui permet de bien comprendre son contexte. L’Acropole de Mycènes est entourée par une enceinte au sein de laquelle est ménagée une porte, dont les deux piédroits soutiennent un monumental linteau monolithe. La sculpture est disposée immédiatement au-dessus de ce dernier, sa forme triangulaire participant d’une volonté de reporter le poids de la maçonnerie qui l’entoure sur les côtés, afin de ne pas surcharger le linteau. S’il fait donc partie intégrante de la construction, ce bloc de calcaire a bénéficié d’un traitement spécifique, adapté à sa position privilégiée. Y est représenté un autel portant une colonne et servant d’appui à deux lions dont les têtes, jadis sculptées dans des pierres rapportées, ont disparu. La signification de cette sculpture reste très discutée, et l’on ne sait s’il faut y voir une représentation d’une divinité, un symbole des rois de Mycènes ou l’expression du caractère imprenable des fortifications, protégées par des lions. La date même de sa réalisation est sujet à controverse et, si ce relief ne saurait être postérieur à la construction de cette nouvelle entrée monumentale vers 1250 avant Jésus-Christ, il a été avancé qu’il pourrait être antérieur et avoir été remployé pour cette porte à laquelle il a donné son nom.