Marly - Château du Verduron - L'allée des sphinx

La propriété qui, à Marly-le-Roi, est aujourd’hui dite château du Verduron semble avoir été constituée au XVII^e siècle. Différentes modifications y furent apportées par les propriétaires successifs, mais le parc conserve surtout la trace des aménagements réalisés par Victorien Sardou. Le célèbre dramaturge, auquel on doit entre autres Madame Sans-Gêne, fit en effet l’acquisition de cette résidence en 1863 et y entreprit par la suite d’importants travaux.
Depuis cette époque, la grille de fer forgé qu’il fit poser pour clore la parcelle vers l’actuelle place Victorien-Sardou est ainsi suivie par une allée encadrée par deux rangées de cinq sphinx. Ces sculptures proviennent du parc égyptien conçu par Auguste-Edouard Mariette pour l’Exposition universelle de 1867, à la demande d’Ismaïl Pacha : disposés derrière une entrée monumentale, elles encadraient le passage menant jusqu’à un temple d’Athor. Si ce dernier avait été dessiné par l’égyptologue pour cette occasion, les sphinx avaient, pour leur part, été réalisés par moulage d’après un modèle antique conservé au musée du Louvre. Victorien Sardou acquit après la fin de l’Exposition ces œuvres à l’imitation du granit et les fit poser à Marly où, au prix d’une importante restauration, ils sont toujours en place. Ils sont toutefois aujourd’hui totalement dégagés, au centre d’une pelouse, alors que le cliché nous les montre tels qu’ils étaient présentés du temps du dramaturge. Un article paru dans le Figaro peu après sa mort, en 1909, stipule en effet que, derrière la grille d’honneur, les « dix sphinx accroupis » apparaissaient alors « sous les glycines et les tamaris ».