L’acte de tuer et le risque de se faire tuer font partie de l’expérience primordiale de la guerre. Les violences de guerre concernent d’abord les combattants (mort, blessures mutilantes), mais leur périmètre est bien plus vaste et concerne aussi les civils : spoliations, faim, formes variées d’humiliations, violences sexuelles ou torture qui peut devenir un véritable instrument de guerre. Ces violences prennent parfois les formes extrêmes de pogroms ou de villages brûlés. C’est à la faveur de la guerre que les génocides sont commis. Mais les civils peuvent eux aussi devenir acteurs de la violence, jugée légitime ou non selon les perspectives. Les violences de guerre suscitent ainsi des émotions fortes chez les combattants et les civils, chez les bourreaux et les victimes. La fin des conflits ne signifie pas pour autant la fin des violences, qui marquent aussi les sorties de guerre. Pas toujours immédiatement identifiées, connues et reconnues, elles engendrent des traumatismes, des cicatrices voire des tabous qui perdurent au cœur des sociétés européennes et affectent profondément la mémoire des conflits

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